vendredi 26 septembre 2014

Dans la peau d'une habilleuse

J'ai testé pour vous le boulot d'habilleuse de mannequin sur un défilé de mode, dont évidemment je tairais le nom. 
L'aventure commence sur le site "fashion job" où je postule en ligne pour un poste "bénévole" d'habilleuse. Quelques jours plus tard, une dame me répond par email que "c'est ok" et qu'il me faut venir à 9h30 tel jour à tel endroit. 
Le jour J arrive et je me rends sur le lieu indiqué, plutôt en avance (ce qui fut d'ailleurs assez difficile compte tenu d'une énième grève de la sncf) et la dame du mail me reçoit gentiment. Elle me propose d'aller m'asseoir "par terre" avec les autres habilleuses, qui soit-dit-en-passant, ont toutes environ 10 ans de moins que moi et viennent des plus grandes écoles de mode parisiennes, en attendant qu'on vienne nous chercher. Je me trouve, tant bien que mal, une chaise pour "poser mes fesses" car vous vous doutez bien qu'une jeune femme telle que moi (hum !!) ne s'assied pas par terre. Un peu plus tard, un homme me lance d'un air hautain : "Darling, laisse ta chaise au mannequin pour qu'elle mange !". Euh, je m'enfuis en courant tout de suite ou j'attends encore un peu. Heureusement pour moi, le mannequin alias "superbe plante d'1m75 et taille 32" se plait là où elle se trouve et je peux rester sur ma chaise si durement acquise. 

Dans un coin, l'espace maquillage/coiffure où tout le monde à l'air très occupé et où l'atmosphère est légèrement pollué entre les odeurs de laque et de vapeur de sèche-cheveux.

C'est une heure après mon arrivéeque nous écoutons le brief d'une adorable demoiselle et nous nous voyons attribuer notre "mannequin to care". Aux vues de mon expérience, j'ai la chance d'hériter d'une double-tenue c'est à dire changement de tenue en 30 secondes. La modèle russe quelque peu odieuse me dit : "I don't have a chair"et à moi de répondre : "En France, on commence par dire bonjour". Mais, je vous rassure beaucoup de filles, au delà de leur beauté surnaturelle, sont vraiment gentilles e aimables. 
La répétition a lieu puis vient le grand moment. Les équipes s'affolent, on fait les derniers ajustements make-up, coiffure et repassage. J'appelle mon modèle attitré qui n'en n'a absolument rien à faire. "euh... truc.. euh... comment elle s'appelle déja". Et c'est parti, on passe le pantalon, le haut en soie sans oublier la voilette (petit bout de tissu que l'on pose sur le visage du modèle pour éviter de salir les vêtements), la veste, mes bras sont difficilement assez longs pour atteindre la tête de ma protégée... On finit par les bijoux et les chaussures et hop, en route. Quelques minutes après, elle revient, on enfile la deuxième tenue et elle repart aussitôt. Ca y est, j'ai fait mon boulot. Miss perfect daigne quand même me dire merci.

Je m'en vais allègrement en pensant "quel monde à part !".

Pour résumer, c'est expérience sympa quand on est jeune, étudiant, qu'on veut être proche de vêtements de haute qualité, qu'on veut ressentir le rush d'un défilé, qu'on veut voir (et toucher) des modèles avec la sensation d'être totalement insignifiant. Et tout cela bénévolement ! J'ai testé une fois mais pas deux. 




















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